Depuis le 11 mai, date à laquelle le gouvernement français a promulgué un déconfinement progressif, le staff fédéral responsable du saut d'obstacles organise des stages pour permettre à des cavaliers professionnels tricolores et leurs chevaux de préparer de façon optimale la reprise du sport de haut niveau, tout en respectant les consignes sanitaires du gouvernement.



Depuis le 11 mai, et en respect des règles du gouvernement comme celles du ministre des Sports, la Fédération française d'équitation organise des stages de regroupement à travers la France afin de permettre à des cavaliers professionnels de faire le point sur l’entraînement de leurs chevaux pendant la période peu ordinaire du confinement, mais aussi de les faire travailler dans des conditions “de concours“, en attendant que ces derniers reprennent. Les soixante meilleurs cavaliers français de saut d’obstacles se regroupent ainsi par petits groupes autour de Thierry Pomel, sélectionneur national, Henk Nooren, formateur, et Édouard Coupérie, sélectionneur adjoint, afin de bénéficier d’un encadrement technique pour préparer au mieux leur retour en compétition. “Du fait que la reprise des compétitions n’est pas prévue immédiatement, notre but est de voir les chevaux évoluer à l’extérieur de leurs installations et de faire un état des lieux à l’issue du confinement“, explique Thierry Pomel. “Nous voulons permettre aux cavaliers et chevaux de pouvoir reprendre la compétition en étant le mieux préparés possible. Nous avons choisi d’élargir l’accès à ces stages non pas uniquement aux Groupes 1 et 2, mais aux soixante meilleurs cavaliers français afin de leur permettre à tous de profiter d’une reprise optimale.“

Le premier de ces stages avait lieu la semaine du 11 mai dans les installations du Boulerie Jump, à Yvré l’Evêque (72), non loin du Mans. Sur deux jours, les couples ont pu évoluer dans un premier temps sur des exercices techniques de mécanisations et ensuite enchaîner un parcours de type Grand Prix à 1,30m pour les chevaux les plus expérimentés sous l’œil avisé du staff fédéral. Du côté des cavaliers, tous semblent heureux de sortir de leurs installations et de pouvoir enfin envisager “l’après“, même si la reprise des compétitions nationales et internationales ne semble pas encore d’actualité. 



“Nous avons tous été très heureux de se revoir lors de ce stage“, Margaux Rocuet

Laurent Goffinet et ses chevaux ont pris beaucoup de plaisir à remonter dans le camion pour participer à ce premier stage. “La période du confinement a été assez compliquée à gérer avec mes chevaux de tête qui ont un peu d’âge. Ne pouvant plus les emmener en extérieur, ils ont seulement pu profiter des paddocks et de la carrière, et j’ai dû changer leur rythme de travail. Pourtant, ce sont de véritables athlètes, il faut donc les considérer en tant que tels et conserver un entraînement régulier. Pendant le stage fédéral, j’ai donc pu échanger avec Henk Nooren et Thierry Pomel sur la façon d’aborder le travail de mes chevaux à la maison, et surtout retrouver ce regard extérieur dont j’ai manqué pendant deux mois! J’apprécie beaucoup que la FFE mette en place ces stages car cela nous permet de préparer au mieux la reprise et de retrouver nos chevaux dans la forme qu’ils avaient en début de saison et de retrouver un certain esprit d’équipe avec nos coéquipiers“, confie le Normand. 

La jeune Margaux Rocuet, quant à elle, apprécie l’intérêt que la FFE porte aux cavaliers par l’organisation de ces stages. “C’est toujours agréable quand l’équipe fédérale pense à nous lors de l’organisation de stages. Ils sont d’ailleurs toujours très instructifs. Après deux mois de confinement, cela nous a fait du bien - à mon équipe comme à mes chevaux - de sortir et de voir une autre piste! Pendant le confinement, les chevaux ont travaillé différemment, mes plus vieux chevaux ont notamment eu un rythme beaucoup plus léger. J’en ai profité pour emmener quatre chevaux au Mans : Best of Iscla, Bulgarie d’Engando, Djibouti de Kerizac et New Libero One d’Asschaut. Nous avons travaillé sur le même type d’exercices avec tous les chevaux, mais adapté les difficultés en fonction du niveau de chacun. Nous avons pu évoluer sur les installations et le parc d’obstacles de concours du Boulerie, ce qui nous a permis de vraiment travailler dans une optique de reprise de la compétition. Nous avons tous été très heureux de se revoir lors de ce stage.“ Avec les incertitudes concernant la suite de la saison, la cavalière a modifié ses plans et récupéré quelques jeunes chevaux qui feront leur première sortie de l’année lors du concours SHF de Saint-Lô la semaine prochaine. 

Pour Grégory Cottard, il était important de refaire un point sur ses chevaux avec le staff fédéral. “J’ai récupéré de nouveaux chevaux, c’était donc pour moi l’occasion de les monter dans d'autres configurations, ou encore de statuer sur l’évolution du travail de ma jument Bibici, que je trouve très en forme“, précise le champion de France Pro Élite 2013. “Pendant le confinement, j’ai tenté de conserver un véritable rythme de travail avec mes chevaux, ils ont tous sauté une fois par semaine. Cela fait beaucoup de bien de ressortir avec les chevaux! C’était agréable de sortir, de revoir le staff fédéral et les autres cavaliers que l’on n’avait pas vu depuis plus de deux mois. Pendant ce stage, Henk Nooren m’a bien aiguillé avec l’un de mes nouveaux chevaux, on a également travaillé sur mon problème de dépassement de temps avec Bibici.“ 

La FFE et ses équipes d’encadrement technique prévoient d’organiser ces stages de façon régulière jusqu’à la reprise des compétitions, pour laquelle aucune date n’est pour le moment envisagée. Dans ce concept, c’est l’équipe fédérale qui se déplace dans les différentes régions françaises, en choisissant des structures d’accueil dans lesquelles les installations sont optimales et assez grandes, afin de respecter au mieux les mesures sanitaires et limiter ainsi les trajets des cavaliers.

Source Grand Prix photo scoopdyga