Au lendemain de sa première victoire au niveau Groupe I, Clément Lefebvre (24 ans) a pris quelques minutes, sur la route d’Angers où il montait trois courses, pour revenir sur le Prix Ferdinand Dufaure qu’il a enlevé samedi en selle sur Gardons Le Sourire.

C'est une course dans laquelle le terme «ascenseur émotionnel» a pris tout son sens. Le Prix Ferdinand Dufaure s'est terminé en apothéose pour le trio formé par Gardons Le Sourire, Gabriel Leenders, son entraîneur, et Clément Lefebvre, son jockey. Mais les deux hommes ont sué à grosses gouttes avant de décrocher le gros lot. Si le premier a confié avoir assisté, de chez lui, à « la pire course de sa vie » avant de «pleurer comme un bébé après le passage du poteau », Clément Lefebvre, lui, considère qu'il a « réalisé son rêve d'enfant » en décrochant son premier Groupe I, bien que le parcours fut « une horreur ».

Comment avez-vous vécu la course dans le Prix Ferdinand Dufaure?

CLÉMENT LEFEBVRE. Gardons Le Sourire est un cheval autoritaire avec lequel il est nécessaire d'anticiper ses décisions. Autant vous dire qu'à partir du moment où le cheval en liberté (King Edward) s'est mis à galoper à côté de nous, c'était une horreur ! Heureusement pour moi, mon cheval a réussi à rester serein, même si on prenait des coups.

Vous étiez favori. Avez-vous douté ?

Malgré tout ce qui s'est passé pendant la course, on a réussi à se rapprocher en progression comme nous l'avions prévu. Ce qu'il fallait, c'était rester calme au début et se rapprocher en face. D'ailleurs, je n'ai pas forcément pris la bonne option en venant en dehors au bout de la ligne opposée car cela nous a obligés à virer au large dans le dernier tournant. Là, j'avoue que j'ai douté une fraction de seconde. J'aurais dû anticiper et revenir vers la corde un peu plus tôt.

Au final, vous gagnez votre premier Groupe I et offrez une première victoire au plus haut niveau à Gabriel Leenders...

C'est super, d'autant que je montais pour Gabriel. Vous savez, on a grandi ensemble et il me fait énormément confiance donc la satisfaction est d'autant plus importante.

Que représente cette victoire pour vous ?

C'est mon rêve d'enfant (sic). Tout simplement. Franchement, sans me vanter, j'ai toujours bossé en essayant de faire de mon mieux pour y arriver. Je suis vraiment content d'avoir gagné mon premier Groupe I, car je me suis toujours donné à fond.

Et vous continuez en cumulant l'entraînement et les courses...

Oui. J'ai huit chevaux à l'entraînement et deux employés pour s'en occuper, dont ma compagne. En parallèle, je vais travailler les chevaux chez Gabriel les mardis et vendredis. Et bien sûr, dans tout ça, il y a les courses.

Justement, lundi, l'Anjou-Loire Challenge (6e course en R4) se profile. Vous montez Bucefal mais, cette année, la course se court à huis clos et la distance est plus courte. Que pensez-vous de ces conditions particulières ?

Mon cheval a fait une bonne rentrée et je pense qu'il est meilleur que jamais. Après, passer de 7.300 m à 5.800 m, ça peut-être un peu court pour lui. Mais c'est le cas pour la plupart des favoris, donc on va s'adapter. Il devrait finir dans les trois premiers.

Vous aurez cinq montes en tout. Des noms à détacher ?

Hormis BucefalFaut Savoir (2e course) vient de faire une rentrée gagnante et doit avoir encore une bonne chance. Il y a aussi Abu Shaakir (4e course), qui fait sa rentrée mais qui doit pouvoir terminer à l'arrivée car ce n'est pas un gros lot. Ce sont mes trois bonnes chances pour lundi.

Un mot, enfin, sur votre année en général. Avec 32 succès (chiffres arrêtés samedi soir), vous êtes la Cravache d'or provisoire. Le prochain objectif ?

Tout est bon à prendre... (rires) Après, il faut être lucide. Il reste beaucoup de temps et beaucoup de courses à disputer avant la fin de l'année. Mais, comme d'habitude, je vais me donner à fond pour atteindre mes objectifs.

Source Le Parisien photo scoopdyga