L'homme est assez discret. Pourtant, la réussite d'A nthony Barrier est régulière depuis 2011 et sa rencontre avec l'entraîneur Jean-Paul Marmion. Hormis une saison 2014 à 83 victoires, le pilote de 34 ans a toujours dépassé la barre des 100 succès. À son palmarès, trois Groupes I et 1224 victoires. Surnommé affectueusement « Moustik », le professionnel drive Ce Bello Romain dans le quinté de samedi à Laval. L'occasion de faire un point sur sa carrière et d'évoquer son entente et sa réussite avec Sylvain Dupont, entraîneur de son partenaire lavallois.

Comment se sont passés le confinement et le retour à la compétition depuis le 11 mai ?

ANTHONY BARRIER. Je ne vous cache pas que j'ai pris du bon temps chez moi avec ma famille. Je me suis aussi consacré au bricolage dans ma maison, car j'adore cela. Concernant la reprise, elle est plutôt bonne avec 13 gagnants. Je n'ai pas un cheval pour me hisser au haut niveau, mais je gagne mon quota de courses. Mon agent, Eric Fournier, fait de son mieux et cela me convient.

À quel stade de votre carrière vous estimez-vous ?

J'ai connu de grands moments avec Jean-Paul Marmion. Je suis chanceux d'avoir vécu cette période avec Roi du Lupin et tant d'autres. J'ai aussi gagné un Cornulier avec Olga du Biwetz (2008). Aujourd'hui, c'est un peu plus compliqué pour moi, même si je passe la barre des 100 gagnants tous les ans. La gloire et la fortune ne font pas tout. Je suis moi-même et heureux ainsi. À l'avenir, je pense pouvoir faire mieux. J'aimerais tomber sur un bon cheval et une écurie avec qui travailler en confiance pour batailler dans les grandes courses. La fidélité est importante mais n'est pas évidente à respecter dans ce métier, que ce soit pour un entraîneur ou un pilote. Désormais, je ne quantifie plus mes objectifs, même si finir sur un podium de l'Étrier d'Or me ferait plaisir.

« J'ai forcément fait des erreurs à un moment donné »

Comment expliquez-vous de ne plus être associé à un cheval de haut niveau ?

J'ai du mal à l'expliquer. Je ne m'inscris pas dans la durée avec un bon cheval ou dans une écurie. Peut-être que cela vient de moi. J'ai forcément fait des erreurs à un moment donné. Si c'est le cas, j'aimerais qu'on me le dise. Finalement, je ne sais pas si c'est ma personnalité ou ma façon de driver qui conduit à cette situation. J'ai sûrement manqué de maturité à certains moments pour franchir un palier. J'étais jeune et avec le temps on prend du recul.

Source Le Parisien photo scoopdyga